Combien de fantômes errent...

Publié le par CAVERI

Carl Gustav Jung, en citant La Genèse, fait référence à un texte antérieur, celui d'un hymne egyptien, qu'on psalmodiait à ceux qui avaient été mordu par un serpent:

"L'âge du dieu lui agitait la bouche,                            /   Sa salive tombait sur la terre,
Et ce qu'il crachait tombait sur le sol                        /   Alors Isis pétrit cela de sa propre main
En même temps que la terre qui s'y trouvait;        
/   Elle en forma un ver vénérable
Et lui donna la forme d'une lance.      (...)                    /  
Alors le vénérable ver le piqua.
Ses mâchoires se mirent à claquer,                           /   Tous ses membres se mirent à trembler
Et le poison s'empara de sa chair,                               /   Comme le Nil s'empare de son domaine."

Il se pourrait  qu'en me baladant dans les forêts seine-marnèses, j'ai pu être affecté par le même poison. N'est-ce pas René Crevel qui avouait:

                                            "J'ai rêvé d'un absolu par le vide et voici que peut-être
                                              il me va falloir coucher avec des fantômes.
"          Rene Crevel: "Mon corps et moi"

Entre le malade de la Bible et ce "pays des rêves" auquel faisait allusion Crevel, c'est la mort qui sert de lien. Nous avons tous la possibilité de faire appel à nos fantômes insoupçonnés, en ingurgitant le poison mortel de nos souvenirs.
Le poison mortel de notre inaptitude à être nous-mêmes!


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